Le Pays de L’Arbresle porte les marques du temps, chaque époque ayant laissé son empreinte et participé à façonner ce territoire.
Sous l’anthropocène, cette nouvelle ère où il devient clair que l’être humain agit irréversiblement sur la planète, sa transformation s’est accélérée, accompagnée de son lot de conséquences sur la biodiversité. Face à l’urgence climatique et aux dérèglements actuels, nous devons apprécier les transformations humaines, anciennes ou récentes, comme des témoins de notre histoire qui nous permettront d’avancer. Il s’agit de composer avec l’existant et d’imaginer collectivement des futurs plus souhaitables.
Trois circuits jalonnés de onze œuvres d’art pérennes et trois œuvres d’art éphémères seront mis en place à l’été 2024 :
1. Dans le centre historique de la commune de L’Arbresle "La Croisée des Chemins"
2. Autour de la commune Saint Germain Nuelles et des Carrières de Glay "D'or et de Vin"
3. Autour des communes de Sain-Bel et Savigny
Les trois circuits seront praticables à pied. Au-delà du choix écologique, la marche porte une symbolique forte, celle de prendre le temps et d’observer notre quotidien de manière différente.
La croisée des chemins – L’Arbresle
Val des Chenevières
Le grand rocher est une œuvre imaginée spécifiquement pour le site du Val des Chenevières. Façonnée par des conditions météorologiques parfois extrêmes depuis plusieurs siècles, la nature a ici éprouvé des événements qui ont marqué la mémoire des habitants ; les rivières de la Brévenne et de la Turdine ont débordé à plusieurs reprises, provoquant de terribles ravages sur les communes du Pays de L’Arbresle.
Au cœur de cet environnement, Laurent Pernot propose une sculpture qui s’apparente à un grand monument rocheux dont l’aspect reflète la richesse géologique de la région, et dont la silhouette, suggérant une érosion par les eaux, manifeste une fragilité indéniable. Autour de la rivière, l’artiste s’est ainsi attaché à retranscrire les crues qui ont marqué le territoire tout en abordant plus largement la notion de métamorphose dans la nature.
Au sommet, la présence d’un enfant et d’une végétation naturelle évoque la vulnérabilité de l’humain face à un monde en pleine mutation ; la figure juvénile symbolise l’espoir d’un renouveau porté par les nouvelles générations.
Né en 1980, diplômé de l’Université Paris VIII puis du Fresnoy – Studio national des arts contemporains, Laurent Pernot développe « une pratique polymorphe qui explore la condition humaine à travers le temps, le langage et la nature ».
Contemplatives ou méditatives, discrètes ou monumentales, ses œuvres manifestent souvent une atemporalité, interrogent les paradoxes inhérents à la mémoire et au vivant, et s’intéressent à des sujets qui transcendent les âges et les civilisations.
Ses recherches empruntent à l’histoire, à la philosophie et à la poésie.
Le bassin versant Brévenne-Turdine s’étend sur une superficie de 440 km2. C’est un secteur historiquement très touché par les inondations, des textes d’archives témoignent de crues datant de l’an 1196. Au cours des dernières décennies, le territoire a connu plusieurs inondations, la dernière datant du 22 novembre 2016.
Au Val des Chènevières, un poteau indique les hauteurs des dernières crues avant l’aménagement, soit plus de 2 m au-dessus de l’actuel niveau d’eau. Pour affronter ces problématiques, le Syndicat de Rivières Brévenne et Turdine (SYRIBT) a été créé en 2006. En 2012, un Plan de Prévention des Risques d’Inondation (PPRI) a été approuvé sur le territoire Brévenne-Turdine et permet de réglementer la gestion de l’urbanisme en fonction du risque d’inondation.
La croisée des chemins – L’Arbresle
Place de la République
{Accolade Lapidaire} est une sculpture horizontale intégrée à la place de la République de L’Arbresle. Elle est composée de sept signes graphiques inspirés par sept motifs architecturaux présents dans le vieil Arbresle. Un patrimoine ordinaire et extraordinaire qui s’étend du Moyen Âge au XXe siècle.
Chacune des sept formes incrustées dans le sol de la place de la République est réalisée avec un béton recyclé teinté dans la masse.
Les matériaux utilisés pour la production de ces différents éléments nous renvoient à l’histoire des interactions constantes qui existent depuis des millénaires entre l’activité humaine et les ressources géologiques présentes sur le territoire de L’Arbresle.
L’œuvre proposée est un sol minéral ordinaire sur lequel nous marchons aujourd’hui. Si, par ses formes, elle
renvoie à plus de mille ans d’histoire architecturale, par sa matérialité elle nous relie au temps profond, aux ères géologiques, à la diversité des roches et des pierres présentes dans ce territoire et dont certaines ont été façonnées il y a près de 450 millions d’années.
Stefan Shankland propose ainsi de faire cohabiter l’histoire naturelle et l’histoire anthropique du territoire, de les réunir et de leur donner une place dans l’espace public.
Né en 1967 à Paris, Stefan Shankland vit et travaille à Ivry-sur-Seine et à Nantes. Il est artiste plasticien, chercheur et enseignant à l’école nationale supérieure d’architecture de Nantes (ensa Nantes). Il mène depuis près de vingt ans des projets de recherche et de création en lien avec les transformations urbaines. Il est principalement connu pour ses interventions artistiques dans l’espace public, son implication dans des projets d’économie circulaire et la conduite de recherches explorant nos représentations des mutations.
Il est notamment l’auteur du « Marbre d’ici » un protocole de transformation des gravats issus des démolitions d’immeubles en un béton recyclé à haute valeur ajoutée écologique, esthétique, patrimoniale et sociale.
La ville de L’Arbresle juxtapose plusieurs époques historiques : gallo-romaine, médiévale, Renaissance, industrielle, moderne, contemporaine. Cela se manifeste particulièrement sur le secteur de la place de la République par la présence de l’hôtel des Valous d’époque Renaissance, d’une ancienne usine de tissage ou encore du bâtiment de la médiathèque actuelle datant de la fin du XIXe siècle.
Nous retrouvons parfois cette juxtaposition sur un même édifice, à l’image de l’ancienne mairie (au n°1 de la place) où se retrouvent plusieurs pierres utilisées à des époques différentes : calcaire à gryphées d’Apinost (Bully) et des Mollières (L’Arbresle) et calcaire jaune des Carrières de Glay (St Germain Nuelles).
Plus d’informations sur la conception de l’œuvre : http://marbredici.org/accolade-lapidaire
La croisée des chemins – L’Arbresle
Quai des Frênes
Chaque après-midi, une ligne de soleil apparaît sur les façades qui bordent la Turdine, Quai des Fresnes. Orientées nord, ces dernières ne reçoivent jamais de lumière naturelle.
Plusieurs épis de faîtage, conçus par Nathanaël Abeille, ont été installés sur les toits de la colline d’en face, plein sud. Ils sont en verre et réfléchissent
un peu de lumière astrale. Les rayons solaires atterrissent dessus et projettent sur les façades nord une ligne colorée qui se déplace d’ouest en est.
C’est un éclairage diurne, une lente chorégraphie orchestrée par la course du soleil couchant. Cette œuvre dépend du temps qu’il fait et du temps qui passe. À travers ces réflecteurs, Nathanaël Abeille questionne la présence de la lumière naturelle en milieu urbain et notre dépendance à l’énergie solaire.
Né en 1986, Nathanaël Abeille vit et travaille à Marseille. Il est diplômé en design de l’École nationale supérieure
des Arts Décoratifs en 2011 et de l’EnsadLab en 2014. Il réalise des réflecteurs solaires. Ses installations et ses objets interrogent notre rapport au soleil. Il privilégie les dispositifs pérennes et techniquement rudimentaires.
L’efficacité lumineuse de ses interventions est traitée avec autant de soin que leur impact décoratif. Son travail consiste à modifier de façon infra-ordinaire ce qui existe. Par réflexion, il réforme deux axiomes : l’immuable diagramme solaire, et l’intouchable architectonique de nos villes.
Le principal trait de caractère du Pays de L’Arbresle émane de sa géographie particulière dictée par la confluence
de la Brévenne et de la Turdine. Ces deux vallées, qui entaillent nettement les collines septentrionales du Lyonnais et les derniers plateaux du Sud-Beaujolais, dessinent à leur point de rencontre un relief plus ouvert. Au centre de ce bassin, le vieil Arbresle trône sur son rocher.
Cette géographie, stratégique d’un point de vue commercial et militaire, offre aussi des qualités indéniables d’accès à l’eau et d’orientation pour l’habitat, et explique l’installation précoce des hommes et l’essor urbain du secteur. Mais elle explique également les contraintes de L’Arbresle en matière de développement urbain.
Source « Carnet de territoire, Le Lyonnais Monts et Coteaux », CAUE Rhône Métropole
FESTIVAL D'INAUGURATION
La soirée du 6 juillet promet d'être festive avec plusieurs concerts au Val des Chenevières, invitant le public à un moment de partage. Vous pourez applaudir Amadou et Mariam, Flavia Coelho et Kanabae.
En plus de la programmation musicale, des animations variées rythmeront ces deux jours : ateliers artistiques, activités pédagogiques et découvertes scientifiques pour éveiller la curiosité et faire découvrir le territoire du Pays de L'Arbresle et son patrimoine varié.
Pour rappel, le festival marquera l'inauguration du parcour artistique et culturel du Pays de L'Arbresle "Les Murmures du Temps". Vous aurez l'occasion de découvrir les différents oeuvres d'art installées le long des trois circuits. Des visites guidées enrichiront l'expérience, offrant un moment de dialogue avec les artistes.